Pensez comme un historien : l'Explosion d'Halifax

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Truc pour les enseignants Afin de compléter les activités suivantes, regardez les vidéos d’accompagnement avec la classe au moins deux fois avant de commencer les activités. Les élèves pourraient vouloir visionner les vidéos plusieurs fois afin de se familiariser avec leur contenu. L’utilisation des sous-titres pourrait aider les apprenants d’une nouvelle langue à mieux comprendre les vidéos après avoir visionné chacune. Discutez les questions avec les élèves après avoir visionné chaque vidéo.

NOTE AUX ENSEIGNANTS Afin de souligner le centenaire de l’explosion d’Halifax et d’aider les enseignants et les élèves à réfléchir de façon critique au sujet des sources primaires, Historica Canada a créé la série de vidéos et d’activités pour les classes intitulée Pensez comme un historien . Ce guide pédagogique offre aux élèves une introduction à l’explosion d’Halifax et au travail sur les sources primaires. Inspiré par le cadre de travail développé par le Dr Peter Seixas pour le Projet de la pensée historique, Pensez comme un historien : L’explosion d’Halifax complémente les curriculums des écoles canadiennes pour les niveaux de la 4 e à la 12 e année. Cette série invite les élèves à approfondir leur compréhension de l’explosion d’Halifax, ainsi que de son contexte historique plus large. Effectuer de la recherche sur les sources primaires du temps de l’explosion offre aux élèves une chance de comprendre les événements qui se sont déroulés, et pourquoi ils sont pertinents aujourd’hui. Vous pourriez désirer utiliser toutes les leçons dans une seule séquence, ou choisir les leçons les plus pertinentes comme activités indépendantes. Les activités 1 et 2 dans le guide pédagogique offrent une vue d’ensemble de l’explosion d’Halifax et sont conçues pour fournir un historique et un contexte. L’activité 3 offre une introduction à l’adoption d’une perspective historique lors de l’analyse de sources primaires. Les activités 4 et 5 incluent des exercices afin de compléter et d’explorer plus en profondeur les vidéos de cette série au sujet d’Ethel Bond et d’Arthur Lismer. Vous pourriez choisir de demander aux élèves de compléter les activités et la vidéo reliées à Ethel Bond, celles reliées à Arthur Lismer, ou les deux. Les activités 6 et 7 offrent une chance aux élèves de réfléchir à leur compréhension de la pertinence historique et des perspectives historiques, et à ce qu’ils ont appris au sujet de l’explosion d’Halifax. La série Pensez comme un historien a été produite avec le généreux soutien du gouvernement du Canada. Historica Canada offre des programmes que vous pouvez utiliser afin d’explorer, d’apprendre et de réfléchir à notre histoire et à ce que signifie le fait d’ « être Canadien ».

Arrivée du navire-hôpital, embarcadère n° 2, Halifax , 1918 ou postérieur, par Arthur Lismer (avec la permission du Musée canadien de la Guerre/19710261-0924).

Dommages causés par l’explosion d’Halifax à l’extrémité nord de la rue Campbell (avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada/C-003625B).

Note aux enseignants Les modifications pour les élèves en éducation spécialisée, ALF et FLS sont incluses dans ces feuilles de travail et sont identifiées sous le titre Modification.

Visitez le site web pensezcommeunhistorien.ca afin de voir toutes les vidéos de la série et de télécharger des ressources pédagogiques bilingues et gratuites additionnelles. D’autres ressources pédagogiques bilingues et gratuites sont offertes sur le Portail de l’éducation de Historica Canada et sur le site web de L’Encyclopédie canadienne . Deux trousses de feuilles de travail supplémentaires complémentent ce guide pédagogique : la Trousse de feuilles de travail – Ethel Bond et la Trousse de feuilles de travail – Arthur Lismer peuvent toutes les deux être téléchargées sur le Portail de l’éducation . ressources en ligne

Portail de l'éducation de Historica Canada : education.historicacanada.ca/fr-ca L'Encyclopédie canadienne : encyclopediecanadienne.ca/fr/ Les Minutes du patrimoine : minutesdupatrimoine.ca Historica Canada : historicacanada.ca/fr

Le projet de la pensée historique : histoirereperes.ca Bibliothèque et Archives Canada : bac-lac.gc.ca Musée canadien de la guerre : museedelaguerre.ca

Images du couverture : Le Devoir , 6 décembre 1917 (avec la permission du Centre de presse Toronto Star/Toronto Reference Library). | Lettre d’Ethel Jane Bond à Murray Kellough, 16 décembre 1917 (avec la permission des Archives de la Nouvelle-Écosse/fonds Murray Kellough/2010-015). | Soldats impliqués dans du travail de secours après l’explosion d’Halifax (avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada/ Ministère de la Défense nationale/PA-022744). | « École de la rue Roome », 1917 ou 1918 (avec la permission des Archives de la Nouvelle-Écosse/Collection de la bibliothèque régionale d’Halifax/1983-212). Richmond dévastée, croquis d’Arthur Lismer dans Le drame d’une ville : l’histoire d’Halifax dévastée par Stanley K. Smith, 1918 (avec la permission de la Toronto Reference Library/collection Baldwin).

introduction Le matin du 6 décembre 1917, deux navires sont entrés en collision dans le port d’Halifax, créant une explosion qui a dévasté la ville et les régions environnantes. Près de 2 000 personnes sont mortes, et 9 000 autres ont été blessées. À l’époque, l’explosion d’Halifax était la plus grande explosion causée par l’homme de toute l’histoire. Halifax était une ville portuaire animée, et elle a joué un rôle particulièrement important durant la Première Guerre mondiale (1914–1918). Halifax a servi de destination importante pour les navires alliés traversant l’océan Atlantique. Les navires transportant des troupes et des provisions se rassemblaient dans le port d’Halifax avant de partir en convoi (un groupe de navires voyageant ensemble) à travers l’océan, vers l’Europe. La présence constante de soldats et la menace de tirs par les sous-marins allemands ( U-boats ) signifiaient que la Nouvelle-Écosse était étroitement liée à la guerre en Europe. Le matin du 6 décembre a commencé comme plusieurs autres jours : les gens ont préparé leur déjeuner et sont allés travailler, les enfants sont allés à l’école et les navires sont entrés et sortis du port. Mais ce matin-là, le mouvement des navires a mené à une collision fatale. Un navire norvégien, le SS Imo , transportant des provisions de secours vers la Belgique, a débuté sa sortie du port d’Halifax. Au même moment, un navire français, le SS Mont-Blanc , bourré de munitions explosives en direction des champs de bataille de la France, arrivait. Durant leur passage dans l’étroit chemin du port, une mauvaise communication a mené à la collision des deux navires, déclenchant un feu. Peu de gens savaient que le Mont Blanc était rempli d’explosifs et, par conséquent, peu de gens étaient au courant Quel rôle Halifax a-t-elle joué durant l’effort de guerre? Explorez les conditions du temps de la guerre à Halifax et déterminez les plus gros changements vécus par la ville durant la guerre. 1. Formez des petits groupes de recherche de trois ou quatre personnes. En utilisant ce que vous savez, faites un remue-méninges avec votre groupe afin de déterminer comment la vie à Halifax a pu changer pour ses habitants en raison de la guerre. Considérez le rôle de la ville dans l’effort de guerre, ainsi que sa situation géographique, ses ressources, ses résidents et son infrastructure. 2. Dans votre groupe, créez une liste de trois à cinq choses qui ont pu changer en raison de la guerre. 3. Lisez la section Ville en temps de guerre de l’article « L’explosion d’Halifax » sur L’Encyclopédie canadienne afin d’examiner comment plusieurs aspects de la vie à Halifax ont changé. Ajoutez des idées additionnelles à votre liste alors que vous les découvrez. 4. Dans votre groupe, faites un jugement final par rapport au degré de changement vécu par Halifax durant la Première Guerre mondiale en vous basant sur votre liste. Notez le degré de changement sur une échelle d’un à cinq (un étant le plus petit degré de changement et cinq étant le plus grand degré de changement) et justifiez votre note.

du danger immédiat. En 20 minutes, le feu à bord du Mont-Blanc a enflammé les munitions. La détonation de près de 2 500 tonnes de matériaux explosifs a été ressentie dans toute la ville, fracassant des fenêtres, rasant des édifices et détruisant des milliers de vies. L’explosion d’Halifax a attiré l’attention des journalistes internationaux, et des offres de secours sont rapidement parvenues des communautés avoisinantes du Canada, des États-Unis et d’ailleurs. La ville s’est unifiée afin de soutenir les 6 000 personnes devenues sans-abris suite à l’explosion, et les autres milliers de personnes laissées sans abris adéquats. Les amis, la famille, les refuges communautaires et les stations de secours ont fourni de la nourriture, des vêtements et un toit à ceux qui avaient tout perdu. L’état du Massachusetts a joué un rôle particulièrement important, envoyant rapidement des trains de provisions et de personnel médical, incluant des chirurgiens et des infirmières, afin de traiter les milliers de blessés. Pour un coup d’œil plus approfondi sur l’événement, lisez l’article « L’explosion d’Halifax » sur le site de L’Encyclopédie canadienne . Pensez comme un historien : L’explosion d’Halifax explore le rôle d’Halifax durant la Première Guerre mondiale, les causes et les conséquences de l’explosion, et les expériences des survivants, afin que nous puissions mieux comprendre les perspectives de ceux qui ont vécu l’explosion. Les perspectives individuelles des survivants, mises en lumière grâce aux sources primaires, révèlent ce qu’était la vie à Halifax en cette journée fatale. Ces sources primaires offrent une fenêtre pour explorer cet événement dramatique de l’histoire canadienne.

COMMENT HALIFAX A-T-ELLE CHANGÉ DURANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE? 1. HALIFAX DURANT LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

L’Olympic, chargé de soldats de retour , 1919, par Arthur Lismer (avec la permission du Musée canadien de la guerre/19710261-0343).

Truc pour les enseignants : Halifax a fait face à plusieurs changements durant la guerre. Réfléchissez aux changements suivants avec votre classe : la menace des sous-marins allemands, la noirceur dans les entreprises et maisons d’Halifax par peur d’un bombardement, la présence grandissante de soldats dans la ville, l’arrivée de bateaux-hôpitaux et le retour des soldats blessés, la guerre totale, le rôle des femmes dans l’effort de guerre et le rôle des enfants dans l’effort de guerre.

2. L’EXPLOSION D’HALIFAX : CAUSES ET CONSEQUENCES QUELLES ÉTAIENT LES CAUSES ET LES CONSÉQUENCES DE L ’ EXPLOSION D ’ HALIFAX?

Causes et conséquences Les événements historiques ne sont pas inévitables , mais le résultat de relations complexes entre les causes et les conséquences. Les causes à court et à long terme sont le produit de l’interaction entre le contexte (conditions existantes) et l’intervention humaine . Certaines conséquences sont attendues , d’autres inattendues . Pour plus d’informations sur les concepts de la pensée historique, visitez le histoirereperes.ca .

« Maisons détruites, rue Campbell », 1917 ou 1918 (avec la permission des Archives de la Nouvelle-Écosse).

Partie B : conséquences

Partie A : causes

Qu'est-ce qui a causé l'explosion? Regardez la vidéo d'introduction et la Minute du patrimoine sur

Faites une recherche sur Internet pour trouver des images de l’explosion d’Halifax. Vous pourriez aussi désirer effectuer une recherche sur les sites du Musée canadien de la guerre, de L’Encyclopédie canadienne , de Bibliothèque et Archives Canada et de SOS! Les catastrophes au Canada. Créez une affiche ou une présentation PowerPoint sur les causes et les conséquences en utilisant les images trouvées durant votre recherche. Ajoutez des légendes aux images, indiquant si chacune démontre une cause ou une conséquence. Créez une carte postale commémorative qui capture l’une des conséquences les plus importantes de l’explosion d’Halifax. Choisissez un titre de journal, une citation, une carte et/ou une image tirée des sites du Musée canadien de la guerre, de L’Encyclopédie canadienne , de Bibliothèque et Archives Canada ou de SOS! Les catastrophes au Canada, afin de les incorporer à votre carte postale. Ressources pour la recherche Pour des ressources additionnelles pour la recherche, lisez l’article « L’explosion d’Halifax et l’INCA » , « La particularité de l’explosion d’Halifax » , « La commission de secours d’Halifax » et « Carte de l’explosion d’Halifax » sur L’Encyclopédie canadienne . Vous pouvez aussi regarder un film silencieux de 13 minutes sur la période suivant l’explosion d’Halifax sur la chaîne YouTube des Archives de la Nouvelle-Écosse. Que s'est-il passé après l'explosion? Déterminez les conséquences les plus importantes. 1. En paires, effectuez un remue-méninges des différentes façons dont une grosse explosion pourrait affecter un port urbain. Créez une liste des conséquences. 2. Explorez plusieurs sources afin d’amasser plus de preuves au sujet de l’effet de l’explosion, et identifiez d’autres conséquences. 3. Créez une liste de catégories (dommages physiques, réponses immédiates, pertes humaines, conséquences économiques, etc.) Classez chaque conséquence de votre liste dans une des différentes catégories créées. Existe-t-il certaines conséquences qui ne semblent pas appartenir à une catégorie en particulier? Si c’est le cas, notez les. 4. Séparer les conséquences en deux groupes : attendues et inattendues. 5. Écrivez une courte réflexion sur les conséquences énumérées. Avez-vous été surpris par certaines d’entre elles? Y en a-t-il certaines que vous n’aviez pas prévues au départ? Modification 1 Modification 2

1. Effet substantiel : a mené à une différence dramatique dans la façon dont les choses fonctionnent. 1. Relativement permanent : a mené à une condition ou développement durable. 2. Répandu : les effets ont été largement ressentis au sein d’une société ou période historique particulière. Critères pour le changement historique 1 En utilisant les critères pour le changement historique (voir ci-dessous), ayez une discussion de classe au sujet des conséquences les plus importantes de l’explosion d’Halifax. Effectuez un vote de classe afin de déterminer quelle conséquence a eu l’effet le plus important. Activité d ’ approfondissement 1 1. Notez toutes les causes de l’explosion observées ou entendues alors que vous regardez les vidéos et lisez l’article. Quelles questions avez vous à propos des causes? 2. Explorez une variété de sources afin d’amasser des preuves au sujet de ce qui a causé cet événement. 3. En paires, partagez les causes découvertes. Séparez-les en deux catégories : causes à court terme (immédiates) et causes à long terme. 4. Créez une ligne du temps qui présente les causes ayant mené à l’explosion d’Halifax en ordre chronologique. l'explosion d'Halifax et lisez l'article L'explosion d'Halifax sur L'Encyclopédie canadienne afin d'en apprendre plus sur les causes.

Activité d ’ approfondissement 2

Ayez une discussion de classe sur la question de la responsabilité lors de l’explosion. Quelle personne, ou groupe de personnes, était responsable? Réfléchissez aux questions suivantes : Comment savons-nous si une personne est responsable? Que signifie le fait d’être responsable? Quelle est la différence entre la responsabilité et le blâme? Écrivez une réflexion démontrant vos pensées.

1 TC2, https://tc2.ca/fr/accueil/.

La famille Bond, v. 1900 (collection privée de Koralee King). 4. LETTRE D’ETHEL BOND Avec les activités suivantes, les élèves travailleront à mieux comprendre les expériences des gens qui ont survécu à l’explosion d’Halifax. Pour commencer, regardez et écoutez attentivement la vidéo sur Ethel Bond. Par la suite, partagez vos réponses avec le reste de la classe (incluant les connexions, questions, etc.). Une Biographie d’Ethel Bond peut être trouvée dans la Trousse de feuilles de travail – Ethel Bond sur le Portail de l’éducation . Alors que vous complétez les activités de cette section, gardez en tête la question directrice suivante : Question directrice Que peut-on apprendre en lisant lA lettre d ’ Ethel Bond de ses expériences durant l ’ explosion d ’ Halifax? Truc pour les enseignants : • Téléchargez la Pyramide 3D des sources primaires sur le Portail de l’éducation . Demandez aux étudiants d’assembler une pyramide afin de guider leurs analyses durant les activités. • Téléchargez la Lettre annotée d’Ethel Bond dans la Explorez le contenu de la lettre d’Ethel et expliquez comment le contexte de la lettre nous aide à mieux comprendre son contenu. La famille d’Ethel Bond vivait à Richmond, une banlieue de la classe ouvrière du nord d’Halifax qui a été dévastée par l’explosion. Plusieurs des personnes qui y vivaient étaient des travailleurs qualifiés des domaines ferroviaires et de la construction, mais le père d’Ethel, Alexander Bond, était propriétaire d’un moulin à sucre. Lisez-en plus au sujet des quartiers d’Halifax touchés par l’explosion dans l’article « L’explosion d’Halifax » sur L’Encyclopédie canadienne . Prenez des notes pour répondre aux questions suivantes : • Que cela peut-il nous dire au sujet des personnes et des communautés les plus touchées? • Avez-vous d’autres questions? Après avoir lu la Transcription de la lettre d’Ethel dans la Trousse de feuilles de travail – Ethel Bond sur le Portail de l’éducation , cherchez des indices afin de répondre aux questions qui, quoi, quand, où et comment dans son témoignage. 1. En paires, utilisez le Tableau des 5 questions de base de la Trousse de feuilles de travail – Ethel Bond afin d’écrire vos observations au sujet de la lettre : • Qui a écrit la lettre? Qui en était le destinataire? • Quand et où la lettre a-t-elle été écrite? • De quoi la lettre parlait-elle? • Pourquoi la lettre a-t-elle été écrite? 2. Avez-vous d’autres questions? 3. Discutez de vos trouvailles avec la classe. A) LES 5 QUESTIONS DE BASE B) CONTEXTE Trousse de feuilles de travail – Ethel Bond pour plus de contexte et de trucs sur la façon de guider l’analyse de la lettre dans votre salle de classe.

3. PERSPECTIVES HISTORIQUES

QUE PEUT-ON APPRENDRE DES EXPÉRIENCES DES GENS DURANT L ’ EXPLOSION D ’ HALIFAX GRÂCE AUX SOURCES PRIMAIRES?

1. Effectuez un remue-méninges des événements ou expériences mémorables de votre vie et choisissez-en-un que vous décrirez à votre partenaire. Offrez un témoignage vivant en utilisant les cinq sens (vue, ouïe, odorat, goût, toucher) et vos pensées personnelles. Pendant que votre partenaire vous raconte son expérience, restez à l’écoute de mots qui révèlent ses pensées, valeurs et croyances au sujet de l’événement ainsi qu’au sujet du monde en général. Discutez avec votre partenaire. Comparez ce que vous avez trouvé pertinent avec ce qu’il a trouvé pertinent. 2. Avec la classe, discutez de la façon dont vous pouvez prendre ce que vous avez appris pour l’appliquer à l’analyse de sources primaires. Comment pouvez-vous savoir ce que la personne que vous analysez (dans ce cas-ci, votre partenaire) ressent ou pense au sujet des événements qui se sont déroulés? Par exemple, quels mots ou phrases ont offert le plus d’informations au sujet de sa perspective? Même si vous ne pouvez pas vous retrouver dans son expérience, vous pourriez mieux comprendre ses perspectives en portant attention à ces détails.

« Plan montrant la zone dévastée de la ville d’Halifax, Nouvelle-Écosse », 1918 (avec la permission des Archives de la Nouvelle-Écosse/Conseil des assureurs de la Nouvelle-Écosse, V6/240 – 1917 Halifax : emplacement 4.2.3.2).

Perspectives historiques L’exploration des perspectives historiques consiste à effectuer un travail afin de mieux comprendre les personnes ayant vécu dans le passé — des personnes qui avaient des expériences et des points de vue différents , et qui vivaient dans un contexte historique différent. Nous ne pouvons pas imaginer ce que les gens croyaient ou ce à quoi ils accordaient de la valeur dans le passé; nous devons examiner les preuves que nous avons afin d’effectuer des observations et d’en tirer des conclusions qui nous aideront à mieux comprendre. La perspective d’une personne du passé peut fournir une mine de renseignements au sujet d’un événement, d’une expérience ou d’un point de vue, mais il ne faut pas généraliser en se basant sur un seul point de vue. Nous devons considérer plusieurs perspectives et développer une grande compréhension des différents points de vue ayant existé dans le passé. Les sources primaires, incluant les lettres personnelles et les croquis, sont une excellente façon d’explorer les points de vue historiques et de mieux comprendre les vies et les expériences des gens du passé. Apprenez-en davantage à propos des concepts de la pensée historique à histoirereperes.ca .

Lettre d’Ethel Jane Bond à Murray Kellough, 16 décembre 1917 (avec la permission des Archives de la Nouvelle-Écosse/fonds Murray Kellough/2010-015).

4. LETTRE D’ETHEL BOND : LA SUITE

C) EXPLORATION

Truc pour les enseignants : Demandez aux étudiants de rechercher des phrases qui n’ont pas de sens même s’ils connaissent peut-être la définition des mots utilisés. Considérez imprimer des exemplaires des lettres pour les étudiants. 3. Explorez la lettre afin de comprendre ses expériences en utilisant les cinq sens. Résumez brièvement ce que Bond décrit et ce qu’elle a vu et entendu, et tirez des conclusions au sujet de ce qu’elle a pu avoir touché, senti ou goûté. Relisez et analysez la lettre d’Ethel Bond. Une lecture méticuleuse est importante pour acquérir une meilleure compréhension des expériences d’Ethel Bond. 1. En paires, identifiez et définissez les mots ou phrases qui vous sont inconnus. 2. Soulignez ou encerclez les mots ou phrases dans la lettre qui offrent des indices au sujet des sentiments et des pensées d’Ethel Bond, et de ce qui était important et avait de la valeur pour elle.

Ethel Jane Bond, v. 1900 (collection privée de Koralee King).

E) TROUVER DES PREUVES

Lettre d’Ethel Jane Bond à Murray Kellough, 16 décembre 1917 (avec la permission des Archives de la Nouvelle-Écosse/fonds Murray Kellough/2010-015).

Comparez deux expériences individuelles (ou plus) de l’explosion d’Halifax. Y a-t-il assez de preuves dans d’autres sources afin de corroborer le témoignage d’Ethel Bond? 1. En paires, comparez la lettre d’Ethel Bond à la lettre de sa sœur, Bertha Bond, tirée du Supplément de sources primaires de la Trousse de feuilles de travail – Ethel Bond sur le Portail de l’éducation . En utilisant le tableau Trouver des preuves se trouvant aussi dans la Trousse de feuilles de travail – Ethel Bond , comparez le témoignage d’Ethel avec cet autre témoignage. Notez vos trouvailles dans le tableau. Pensez aux questions suivantes lorsque vous faites vos évaluations : • Comment sa perspective par rapport à l’explosion est-elle différente de celle d’un autre survivant? • Comment est-elle similaire? 2. Discutez des similarités et des différences que vous avez notées avec une autre paire. Inscrivez vos trouvailles dans votre cahier de notes. • Les témoignages sont-ils plutôt similaires ou différents? • Quelles sont les similarités ou différences les plus importantes? Y a-t-il des incohérences? • Que cela nous dit-il au sujet de la fiabilité des sources individuelles? • Que le fait de comparer les perspectives vous révèle-t-il au sujet de l’explosion? 3. Y a-t-il certains manques dans votre compréhension de l’expérience de différentes personnes ayant vécu et travaillé à Halifax à l’époque? De qui aimeriez-vous entendre le témoignage?

« École de la rue Roome », 1917 ou 1918 (avec la permission des Archives de la Nouvelle-Écosse/Collection de la bibliothèque régionale d’Halifax/1983-212).

D) TIRER DES CONCLUSIONS

Alors que vous étudiez les détails de la lettre, tirez des conclusions basées sur ce que vous avez observé et ce que vous pouvez déduire. Que pouvons-nous apprendre au sujet des expériences d’Ethel Bond en lisant sa lettre? Notez vos observations, hypothèses et conclusions dans le tableau Tirer des conclusions de la Trousse de feuilles de travail – Ethel Bond sur le Portail de l’éducation . Avec la classe, discutez de ce que nous pouvons apprendre au sujet de l’explosion en lisant la lettre d’Ethel Bond. • Que les preuves suggèrent-elles au sujet des pensées et des sentiments d’Ethel Bond à propos de l’explosion? • Que cette lettre vous a-t-elle appris au sujet du point de vue d’une personne ayant vécu le jour de l’explosion?

Modification

Créez vos propres croquis ou descriptions visuelles dans la lettre alors que vous regardez et écoutez la vidéo au moins deux fois.

Note aux enseignants

Alternativement, lisez la transcription de la lettre à voix haute alors que les élèves dessinent leurs vignettes.

Carte et guide de la ville d’Halifax, v. 1880 (avec la permission des Bibliothèques publiques d’Halifax/ Collections numériques/Bibliothèque et archives communautaires/ Guides anciens de la ville d’Halifax : C.D. McAlpine).

Arthur Lismer, A.R.C.A. (avec la permission des Archives publiques de l’Ontario/F 1075-12 0-0-53/I0007820).

5. CROQUIS D’ARTHUR LISMER

A.Y. Jackson, Fred Varley, Lawren Harris, Barker Fairley, Frans Johnston, Arthur Lismer et J.E.H. Macdonald au Arts and Letters Club (avec la permission des Archives publiques de l’Ontario/F 1066-6/I0010313).

C) EXPLORATION

Avec les activités suivantes, vous travaillerez à mieux comprendre les expériences des gens qui ont survécu à l’explosion d’Halifax. Pour commencer, regardez et écoutez attentivement la vidéo sur Arthur Lismer. Par la suite, partagez vos réponses avec le reste de la classe (incluant les connexions, questions, etc.). Une Biographie d’Arthur Lismer peut être trouvée dans la Trousse de feuilles de travail – Arthur Lismer sur le Portail de l’éducation . Alors que vous complétez les activités de cette section, gardez en tête la question directrice suivante : Question directrice : Comment les croquis d ’ Arthur Lismer nous fournissent-ils une compréhension plus approfondie des expériences des gens qui ont vécu l ’ explosion d ’ Halifax? Truc pour les enseignants : Téléchargez la Pyramide 3D des sources primaires sur le Portail de l’éducation . Demandez aux élèves d’assembler une pyramide afin de guider leurs analyses durant les activités.

Inférence : Une inférence est une conséquence déduite d'un raisonnement ou d'une observation. 1. En utilisant vos notes du tableau Je vois, je pense, je me questionne , tirez trois conclusions qui répondent à la question directrice : que peut-on apprendre au sujet des expériences des personnes qui ont vécu l’explosion, en se basant sur les croquis d’Arthur Lismer? 2. Discutez de vos conclusions en petits groupes. Vos trouvailles sont-elles similaires ou différentes de celles des autres groupes? 3. Ayez une discussion de classe. Comparez un des croquis de Lismer avec une photographie similaire tirée du Supplément de comparaison d’images dans la Trousse de feuilles de travail – Arthur Lismer sur le Portail de l’éducation . 1. En travaillant en paires, choisissez une série d’images parmi les photographies et croquis disponibles afin d’effectuer une comparaison. Prenez des notes au sujet des détails dans chacune des images dans le tableau Trouver des preuves tiré de la Trousse de feuilles de travail – Arthur Lismer . 2. Réfléchissez aux similarités et aux différences trouvées et discutez de vos trouvailles avec une autre paire. • Les images sont-elles plus similaires ou différentes? • Quelles sont les similarités ou différences les plus importantes? Y a-t-il des incohérences? • Que cette comparaison d’images de l’événement révèle-t-elle au sujet de l’explosion d’Halifax? L’étude des détails d’un croquis peut mener à une compréhension plus approfondie de la perspective de Lismer et de l’explosion d’Halifax elle-même. Utilisez le tableau Je vois, je pense, je me questionne tiré de la Trousse de feuilles de travail – Arthur Lismer afin de noter vos observations alors que vous complétez les étapes ci-dessous. 1. Étudiez l’image de près. Couvrez trois quarts de l’image avec un morceau de papier, et concentrez-vous sur un quart de l’image à la fois afin d’en examiner les détails. 2. En travaillant seul, commencez par la section « je vois ». Réfléchissez aux questions suivantes et notez vos observations dans la section « je vois » : • Qui est dans l’image? Considérez l’âge, le sexe et les rôles sociaux ou familiaux. • Quels détails pouvez-vous apercevoir? Considérez les actions et les expressions des personnes ainsi que les bâtiments ou paysages dépeints. • Quelle est l’atmosphère et quel est le ton? Considérez la composition et les techniques comme les lignes, les ombrages et la couleur. 3. Par la suite, travaillez avec votre partenaire dans la section « je pense ». En vous basant sur ce que vous avez noté dans la section « je vois », tirez des inférences (voir ci-dessous) à propos de ce que les croquis véhiculent, ce qu’ils peuvent nous raconter au sujet de l’explosion ou ce qu’ont pu être les intentions de Lismer. Selon vous, quels sont les détails qui nous fournissent le plus d’informations au sujet des expériences des gens qui ont vécu l’explosion? 4. Avez-vous d’autres questions au sujet de ce qui se produit dans le croquis? Écrivez vos questions dans la section « je me questionne ». 5. Rassemblez-vous en classe afin de discuter de vos trouvailles. E) TROUVER DES PREUVES D) TIRER DES CONCLUSIONS

A) LES 5 QUESTIONS DE BASE

Après avoir regardé la vidéo sur Arthur Lismer, complétez le tableau sur les 5 questions de base pour noter vos trouvailles et organiser vos pensées. 1. Utilisez le tableau des 5 questions de base tiré de la Trousse de feuilles de travail – Arthur Lismer afin de noter vos réponses. • Qui est l'artiste? • Quand et où les croquis ont-ils été créés? • Que communiquent-ils? • Pourquoi ont-ils été créés?

2. Quelles autres questions vous posez-vous? 3. Discutez de vos trouvailles avec la classe .

B) CONTEXTE

La contextualisation d’une source primaire consiste à replacer cette source dans le temps et l’espace. L’examen du contexte d’une source nous aide à situer un morceau de preuve dans le contexte plus large de l’histoire. Afin d’analyser les croquis d’Arthur Lismer comme des preuves du passé, il est important de les considérer dans le contexte des événements du temps. 1. En travaillant en paires, révisez la Collection de croquis d’Arthur Lismer dans la Trousse de feuilles de travail – Arthur Lismer sur le Portail de l’éducation . 2. En utilisant vos connaissances et les notes des activités 1 et 2 de ce guide, déterminez quelles preuves sont visibles dans les croquis de Lismer de l’explosion. Réfléchissez aux questions suivantes : • Le contexte historique plus large de la Première Guerre mondiale est-il visible dans les croquis de Lismer? • Est-il évident que ces croquis dépeignent l’explosion d’Halifax? Pourraient-ils dépeindre un autre événement? 3. Discutez de vos trouvailles avec la classe.

Écrivez une courte légende pour un croquis et une photographie, du point de vue de chaque artiste. Modification

Note aux éducateurs Assignez aux étudiants l’une des images de la Collection de croquis d’Arthur Lismer pour l’analyse.

6. SOMMAIRE : A Débattre les preuves visuelles

6. SOMMAIRE : B Perspectives manquantes

Alors que la technologie photographique a évolué au début du XX e siècle, les appareils photo sont devenus un moyen plus accessible pour capturer un moment dans le temps, avec l’impression de capter la réalité. Les cartes postales photographiques de l’explosion ont beaucoup circulé après le désastre, mais certains journaux (comme le Canadian Courier ) croyaient que les croquis véhiculaient plus d’émotions : « … parce que l’artiste ressentait ce qu’il voyait, il notait rapidement ses impressions sous forme de lignes nerveuses rapides et d’éclaboussements plus éloquents que les lignes justes d’un appareil photo, au moment même où les yeux, les oreilles, et le cerveau des gens étaient dans un état de panique, dans une ville en ruine. » Les journaux étaient la première source d’information pour les Canadiens à l’époque. Les croquis de Lismer, dans le contexte de cet article, ont joué un rôle dans la perception du public de l’expérience vécue par les victimes du désastre. 1. Avec la classe, organisez un débat afin de déterminer qui est le plus utile pour comprendre l’explosion : des photographies ou des croquis? Lesquels sont les plus fiables? Pourquoi? 2. De façon alternative, discutez des forces et des limites de l’utilisation des témoignages visuels, comme les croquis ou les photographies, par rapport à l’utilisation de témoignages primaires écrits (comme des lettres).

Notre compréhension du passé est formée en grande partie par les preuves de sources primaires qui ont été gardées et partagées au cours de l’histoire. Cela signifie que lorsque des preuves du passé disparaissent, sont jetées, ou ne sont pas accessibles au public (dans des musées ou archives), les voix contenues dans ces preuves sont tues. 1. En travaillant en paires, tenez compte des points de vue individuels que vous avez explorés à date. Ayez une discussion remue-méninges au sujet des questions suivantes : • Quelles sont les voix représentées? Considérez l’âge, le sexe, la classe sociale, l’origine ethnique, la nationalité et la religion. • Quelles voix sont manquantes? Pourquoi ces voix sont-elles souvent absentes des dossiers historiques? • Quelles voix seraient utiles afin de créer une image plus complète? 2. Avec la classe, discutez des personnes dont les perspectives sont manquantes. Pourquoi croyez-vous que c’est le cas? Comment peut-on essayer d’avoir accès aux perspectives manquantes? Truc pour les enseignants : Vous pourriez vouloir encourager vos élèves à réfléchir aux différentes façons dont certaines voix sont écartées, incluant la façon dont différents groupes culturels préservent leurs histoires, la façon dont le niveau d’alphabétisme affecte les dossiers écrits et comment les musées ou autres organismes patrimoniaux choisissent ce qui fera partie de leurs collections. Imaginez que le curriculum d’histoire doit être réécrit, et que l’on vous a demandé de soumettre votre opinion par rapport à l’inclusion d’un certain événement. 1. En petits groupes, discutez de la pertinence historique de l’explosion en vous basant sur la recherche effectuée jusqu’à maintenant. 2. Utilisez les Critères de la pertinence de la pertinence historique (voir barre latérale) afin de noter vos observations. 3. Décidez en tant que groupe si, et jusqu’à quel point, l’explosion devrait être incluse dans le curriculum. Est-ce seulement un événement important pour les habitants d’Halifax? Pour les gens de la Nouvelle-Écosse? Des Maritimes? De tout le Canada? Pour le reste du monde? Faites des recommandations et fournissez des preuves afin de soutenir votre raisonnement. 4. Avec la classe, effectuez un vote afin de déterminer si l’explosion est assez pertinente pour être étudiée dans votre province ou territoire. QUELLE EST L ’ IMPORTANCE DE L ’ EXPLOSION D ’ HALIFAX DANS L ’ HISTOIRE DU CANADA? DEVRAIT-ELLE ÊTRE INCLUSE DANS LES CURRICULUMS DES SCIENCES SOCIALES DE LA MATERNELLE À LA 12 E ANNÉE DE CHAQUE PROVINCE ET TERRITOIRE DU CANADA? L’EXPLOSION D’HALIFAX Devrions-nous étudier l'explosion d'Halifax? 7. LA PERTINENCE HISTORIQUE DE

Truc pour les enseignants : Référez-vous au Guide pédagogique pour les sources primaires du Projet Mémoire pour plus d’informations au sujet des forces et limites des sources primaires visuelles.

Poste de secours à La vieille lanterne verte , croquis d’Arthur Lismer dans Le drame d’une ville : l’histoire d’Halifax dévastée par Stanley K. Smith, 1918 (avec la permission de la Toronto Refer ence Library/collection Baldwin).

Sources primaires visuelles Les sources primaires visuelles comme les photographies et les croquis peuvent être des preuves de grande valeur au sujet du passé. Les preuves visuelles peuvent révéler des indices que les historiens sont incapables de trouver ailleurs. Par exemple, les preuves visuelles peuvent fournir des détails au sujet des styles vestimentaires, de la vie quotidienne et de l’architecture, ou elles peuvent capturer des moments tirés d’événements importants. Les preuves visuelles peuvent aussi être analysées comme représentations de moments précis du passé. Par exemple, une affiche de recrutement pour la Première Guerre mondiale peut non seulement nous révéler comment les soldats étaient encouragés à s’enrôler, mais aussi nous parler des rôles des sexes à l’époque. Pour plus d’informations, jetez un coup d’œil au Guide des sources primaires du Projet Mémoire sur le Portail de l’éducation .

Critères de la pertinence historique 2 Importance : l’événement était-il considéré comme important lorsqu’il s’est produit? Conséquences : quelle était l’importance des effets? Révélation : que révèle l’événement au sujet du contexte historique plus large ou des questions courantes?

Dommages causés par l’explosion d’Halifax à l’extrémité nord de la rue Campbell (avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada/C-003625B).

2 TC2, https://tc2.ca/fr/accueil/.

Ces feuilles de travail accompagnent le guide pédagogique Pensez comme un historien : L’explosion d’Halifax . La série Pensez comme un historien a été produite avec le généreux soutien du gouvernement du Canada. Visitez le site web pensezcommeunhistorien.ca pour visionner toutes les vidéos dans la série et pour télécharger des ressources bilingues et gratuits additionnels.

ETHEL BOND Biographie

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Ethel Bond est née à Halifax en 1888. Ses parents étaient Alexander (1858–1917) et Margaret (née Kellough) Bond (1858–1903). Après avoir terminé son baccalauréat à l’Université Mount Allison du Nouveau-Brunswick en 1911, Ethel est retournée vivre à Halifax. Elle était une méthodiste pratiquante et vivait près de l’église méthodiste de la rue Kaye, qu’elle fréquentait régulièrement. C’est ici qu’elle a probablement rencontré Frederick Hockin, le fils d’un ancien ministre. Ils devaient se marier, mais Hockin a été tué au combat en juillet 1917 durant la Première Guerre mondiale. La tragédie a encore frappé en décembre 1917, lorsque l’explosion d’Halifax a détruit sa maison (et la majorité de son quartier) a tué son père. Après l’explosion, elle est déménagée à Winnipeg, où elle s’est impliquée dans le travail social, et a étudié ce sujet à l’Université du Manitoba. Elle s’est rapprochée du plus jeune frère de Frédéric, Harold. Les deux se sont mariés en 1919 et ont eu un fils, Alan. Elle est morte en 1958.

Famille Bond, v. 1900 (collection privée de Koralee King).

Ethel Bond (jeune adulte), v. 1911 (collection privée de Koralee King).

ETHEL BOND Transcription de la lettre

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Utilisez cette feuille de travail pour accompagner l’exercice Exploration de l’activité 4 du guide pédagogique Pensez comme un historien : L’explosion d’Halifax.

298 South Street Halifax, N.-É. 16 décembre 1917

Cher oncle Murray,

Je ne pouvais m’attendre, lorsque je vous ai écrit il y a quelques semaines, que je vous écrirais aujourd’hui dans des circonstances si différentes. Je sais que vous êtes tous très anxieux de recevoir des nouvelles officielles de notre part, et je vais essayer de vous mettre au courant de tout. Il est très difficile d’écrire à ce sujet, mais il semble que plus j’attends pour le faire, le pire c’est. Vous avez probablement reçu le télégramme de Jeanne ainsi que sa lettre, et vous savez que le pire nous est arrivé. Mais vraiment, oncle Murray, lorsque l’on voit la souffrance et l’agonie des gens, et qu’une personne après l’autre a été coupée au point de n’être plus reconnaissable, a vécu pendant un moment, puis est décédée, on se rend compte que nous avons lieu d’être reconnaissants. Papa, bien qu’il ait été tué et que nous ne savons plus vers où nous tourner, est maintenant libéré de toute douleur et de toute souffrance, et il ne saura jamais ce qui lui est arrivé. Le matin du désastre, Bid [surnom de Bertha, la sœur d’Ethel] s’était levée en retard, et papa et moi avions déjeuné et fait nos prières en famille. Mademoiselle Newcombe devait venir pour coudre, et j’étais pressée, alors lorsque nous sommes arrivés dans la cuisine, papa a ramassé notre contenant de sucre sur le plancher de notre garde-manger et est allé au moulin afin de le remplir. Je suis allée à la porte d’entrée afin de chercher le journal du matin, et je venais tout juste de me pencher lorsque j’ai été projetée au sol, assommée. Des choses continuaient à me tomber dessus et j’avais reçu un coup au menton, j’ai bien cru que c’en était fini pour moi. Il faisait complètement noir partout, et comme cela se produisait lors d’une belle matinée claire, j’ai immédiatement pensé que le dépôt de munition à Wellington avait explosé. La première chose dont je me souviens est de m’être sortie de sous toutes ces choses et d’être montée le long de ce qui restait des escaliers afin de retrouver Bertha. Elle se tenait dans le couloir du haut, près de la verrière, de la porte foncée de la garde-robe, et du sang semblait couler de partout. Elle était dans la toilette et a été projetée dans le corridor, et je crois que toutes ses lacérations provenaient de la vitre du grand cadre qui y est installé. Sa jambe gauche, depuis le genou vers le haut, était coupée à plusieurs endroits. Son visage était lacéré au complet et deux de ses dents avaient été arrachées. Elle ne portait que ses sous-vêtements et avait donc été très exposée. Une épaisse robe de chambre bleue a été complètement soufflée et elle ne l’a pas revue après. Elle dit avoir vu l’église s’effondrer avant de se faire elle-même projeter, mais je n’ai aucun souvenir sauf la seule grande explosion. Lorsque nous avons pris quelques vêtements pour Bid et que j’ai vu qu’elle était vivante, j’ai couru aussi vite que j’ai pu pour trouver mon père. Tu vois, je savais où il était parti alors j’ai rampé par-dessus des objets et je me suis rendue aux ruines. La grange avait été aplatie. Le moulin était dans le même état. Je ne sais pas où étaient les choses, mais tout s’était effondré. Je n’entendais rien et je l’appelais frénétiquement, mais je n’ai eu aucune réponse. J’ai cru qu’il était peut-être assommé et pris de façon à ne pas pouvoir bouger, alors je me suis mis à déplacer des boîtes et d’autres choses, et lorsque j’ai regardé au sol, son corps était à mes pieds et tout était silencieux. Oh, je ne pourrais te dire comment je me suis sentie. C’était si horrible, et les gémissements et les pleurs dans l’air continueront à résonner dans mes oreilles pour une éternité. Quelque chose, on ne sait pas quoi, a frappé papa sur la tête, causant une profonde lacération et le tuant sur le coup. Sa tête saignait terriblement et nous ne pouvions rien faire. Son cœur ne battait plus et sa tête, à cause du coup et de la perte de sang, était déjà froide. Bid est venue et nous avons commencé à déplacer quelques choses, mais les cris des survivants qui avaient besoin d’aide étaient si insistants que nous avons simplement dû partir les aider. Des feux se sont déclenchés tout de suite après l’explosion et nous avons dû agir rapidement. Notre maison ne s’est pas enflammée

immédiatement. Les Killam appelait à l’aide. M. K. était au lit – la diphtérie – et les enfants étaient là-bas sur la rue Seymour avec les Theakston. Mme Killam était dans le sous-sol au moment de l’explosion et croyait qu’elle avait fait une erreur avec la chaudière et qu’elle avait explosé. Elle a eu beaucoup de difficulté à s’extirper de là et s’est grandement épuisée. M. K. a été expulsé de son lit et ne pouvait vraiment faire quoi que ce soit pour s’aider. Tout l’arrière de la maison avait glissé et le deuxième étage avait été soufflé en angle, alors Bid et moi l’avons aidé à glisser en bas dans sa robe de nuit. Nous l’avons installé sur un matelas que Mme K avait lancé et l’avons couvert de couvertures pendant que Mme K. est allée chercher quelques vêtements pour lui. Nous les avons laissés et sommes allées au presbytère, de l’autre côté du champ, ne croyant pas trouver de gens encore en vie. M. Swetnam était dehors et essayait de sortir la petite Dorothy. Mme Swetnam et Carmen étaient toutes deux mortes. La petite Dorothy était intacte, mais elle était prise dans un petit trou d’où il semblait impossible de la sortir. Son père est allé dans le sous-sol pour chercher une vieille scie et a tenté de scier au travers du rebord, mais il sciait un peu puis lançait la scie au sol, désespéré. Elle était dans une sorte de triangle causé par la chute du mur de l’est au haut de la colline, et elle était si enfoncée que sa tête ne pouvait sortir par le trou. La pauvre enfant était atteinte de la coqueluche et a eu un épisode de toux pendant qu’elle était dans sa prison. Il ne voulait pas nous laisser essayer de grimper sur le mur, de peur que quelque chose ne s’effondre et écrase Dorothy, et lorsque je lui ai dit qu’elle devrait pousser pour sortir sa tête, que c’était une question de vie ou de mort, il m’a dit de ne pas lui dire une chose de la sorte. Le derrière de la maison était désormais en feu et nous étions désespérés, alors Bid a mis tout son poids sur un bout de bois qui dépassait et, les trois ensemble, nous avons réussi à sortir l’enfant. Rien ne pouvait être fait pour ceux encore dans les ruines alors que le feu nous a tous repoussés. Une pauvre femme dans la vieille maison des Gibson était vivante, prise sous le four, à l’étage. La maison était en feu et une autre femme était dans notre champ comme une folle. Nous ne pouvions rien faire pour la femme dans la maison, seulement prier qu’elle devienne inconsciente avant que le feu ne l’atteigne. C’était déchirant, et nous ne pouvions absolument rien faire pour l’aider. Nous avons ramené les Swetnam jusqu’à nos ruines et leur avons trouvé quelques vêtements et avons tenté d’apporter quelques choses. S’il n’y avait pas eu de feu, nous aurions pu récupérer beaucoup de choses. La rue Young au complet était en feu, tout comme les maisons de la rue Kaye, à l’opposé de nous. Nous avons ramassé des manteaux, surtout car ils étaient tout ce qui était visible. À l’étage, nous pouvions rentrer dans la salle de bain, la chambre de Bertha à l’avant et le couloir du haut. Toutes les autres pièces avaient été démolies. Je suis allée dans ma chambre, mais la seule chose que je pouvais atteindre était mon vieux manteau doublé de fourrure plié dans sa boîte avec des boules à mites. Tous mes vêtements et tout ce qui était sur ma vanité, en fait il ne restait plus rien. Tout était dans un tas désordonné empilé contre la porte, m’empêchant de rentrer. Tout l’arrière de la maison avait été soufflé, et j’étais couverte d’eau sale et d’autres choses à cause des tuyaux cassés. Au rez-de-chaussée, les salons étaient dans le même état. Nous ne pouvions vraiment rien trouver, et on nous a forcé de partir, ou nous aurions été entourées par le feu et n’aurions pas pu en sortir vivantes. Bid a ouvert le coffre-fort et en a tout sorti. Elle a déchiré deux coussins du sofa et les a vidés afin de les utiliser comme sacs. Nous avions chacune un nouveau manteau (le mien n’avait pas été payé) et ils étaient tous deux dans la garde-robe de la chambre d’amis, brûlés. Oncle Murray, je ne peux te dire comment nous nous en sommes tirées, mais nous nous sommes jointes aux foules de gens coupés et saignant terriblement, et alors que nous avancions, nous offrions nos manteaux à ceux qui avaient besoin de vêtements. J’ai vu des choses horribles. Vraiment, papa s’en tirait mieux que beaucoup d’autres. Il était prêt à mourir. Sa foi en Dieu avait toujours été un exemple pour nous, et nous savons qu’il s’est rendu au ciel sans souffrir et sans connaître les agonies vécues par certaines personnes, et cela nous rassure. Si j’avais été tuée en étant projetée sur le sol, je n’aurais jamais souffert. La douleur a commencé lorsque j’ai repris connaissance et réalisé ce qui se produisait. Cela a été extrêmement difficile de laisser le corps de papa, mais nous ne pouvions pas faire autrement. Nous avons atteint le sommet de la colline. Bertha est partie dans une voiture avec M. Killam vers la maison des Theakston. Les cris désespérés ont alors commencé, et les avertissements de courir vers les bois à l’ouest aussi vite que possible, parce que le dépôt de munitions dans les baraques allait bientôt exploser. Imaginez les sentiments de ceux qui étaient étendus sur les portes en guise de civières et des autres qui étaient simplement étendus sur le sol. Mais je ne vais pas continuer à assombrir tes pensées plus longtemps. Mme K, Evelyn, (Rev.) M. et Mme Laird (la sœur de Mme K. et son mari de l’Île-du-Prince-Édouard) ont marché le plus à l’ouest qu’ils ont pu puis ont tourné vers le sud pour atteindre la rue Seymour. Les soldats nous arrêtaient partout pour nous donner l’ordre de nous rendre dans un endroit ouvert. Après un moment, nous nous sommes retrouvés ici pour terminer dans le champ de Rod McDonald, à l’arrière du terrain de golf et à côté du bois Marlboro. Une chose après l’autre se produisait et finalement, nous nous sommes retrouvés

ici chez M. Sutherland, au 298 rue South, avec Billy Page, un garçon provenant de près de Brandon qui est stationné sur le Niobe. Vous souvenez-vous de Barnstead et Sutherland? Jim Rhind est le frère de Mme S. Nous sommes ici, et rien ne nous poussera à aller chez tante Libbie ou chez Fred Walker. Fred était très anxieux et nous sommes effectivement allées là-bas dimanche dernier, mais les liens entre les différentes choses étaient trop pour nous, et nous avons dû revenir avant que trois heures ne se soient écoulées. Il vit dans un nouvel appartement sur la rue Hunter. C’est une nouvelle rue parallèle à la rue Robie, entre Willow et Cunard juste après la rue Windsor. Nous y étions allées deux dimanches auparavant avec papa et avions fait le tour de l’endroit et avions vu tous leurs cadeaux de mariage. C’était trop pour Bid, et nous sommes parties. C’est terrible en ville. Il n’y a plus de verre nulle part. Toutes les vitrines des magasins sont barricadées et nous avons le sentiment que les bâtiments vont nous tomber dessus. Je ne peux pas vous décrire toute l’étendue des dommages dans le quartier détruit puisque je ne le sais pas vraiment. Le cas de George Bowen est terrible. Il avait deux enfants qui ont été tués : Clara, qui avait à peu près treize ans, et le cher petit Alfred, qui avait presque cinq ans. Mme Bowen a été très gravement blessée et a grandement souffert. Ils ont dû lui amputer une jambe, mais ils étaient certains qu’elle vivrait. Après quelques jours de terrible agonie (à ce qu’on nous a dit), elle est décédée, et George et Jamie sont dévastés. Ils partent demain matin pour Winnipeg, alors vous le verrez probablement. Les Allison sont vivants. Nous avons vu M. Allison et Lizzie cet après-midi. M. se portait bien. Le pied de Lizzie lui faisait mal et c’était la première fois qu’elle sortait de la maison. Elle marchait très mal et ne pouvait porter qu’une énorme galoche. Han avait des coupures à la poitrine et au visage. Elle avait dû recevoir plusieurs points de suture. Mme Allison avait une grosse coupure au niveau du cou. Jeanne était la plus mal en point de la famille, et elle est encore à l’hôpital. Ses bras sont pansés du poignet aux omoplates et une de ses jambes a été lacérée si gravement qu’ils pensaient peut-être devoir la couper. Lizzie nous a dit ce soir que sa condition s’est beaucoup améliorée. Il y a des tubes dans sa jambe maintenant qui la drainent et ils sont certains de pouvoir la sauver. Son visage, aussi, est gravement coupé. Elle se tenait devant une fenêtre et s’en est donc mal tirée. Nous n’avons vu aucun des Phillips. Ils sont tous vivants. Je ne peux vraiment pas vous raconter de détails. Annie nous appelait et elle vous a écrit donc vous le savez probablement déjà. Mme Phillips a un œil en très mauvais état et je crois qu’ils ont dû l’enlever. Albert et oncle Andrew sont venus. Du verre a brisé et une jardinière a explosé chez oncle A. Grand-mère ne se souvient de rien d’un jour à l’autre. Si nous le pouvons et que le temps le permet, nous y irons peut-être pour Noël, mais cela dépend des avocats et de s’ils doivent ou non obtenir nos signatures. Les McDonald se portent bien et n’ont pas été blessés. Les Birnstone sont tous vivants. Le vieux M. Dibbon est vivant, mais Winnie et les enfants sont morts. Le mari de Winnie était à Dartmouth au moment de l’explosion. Flossie (Mosher) Towsend a été tuée. Grace Giffin s’en est sauvée. Elle a été expulsée par le toit, a atterri vivante puis a trouvé le bébé de Flossie. Le temps de Stanley était venu et Frank Towsend est gravement blessé, mais il survivra. Emma (Knight) Howley, son mari et leur petite fille, ainsi que Minnie Knight sont tous morts. Le jeune John Hills (Jessie se souviendra des mignonnes petites Ruth Hills et Margaret Hills.), sa femme et leurs trois enfants ont tous été tués. Le pauvre Arthur Hawkins était chez les Orr (à côté du magasin des Mumford) et il n’y a aucune trace de lui. M. et Mme Creighton, Belle Tummonds, qui a marié Camin Creighton et Gertie Tummonds, ont tous été tués. Mon dieu. Je pourrais continuer comme ça longtemps, mais je ne devrais pas. Mademoiselle England se porte bien. Nous l’avons vue cet après-midi chez les Morton. Elle écrit ou a écrit à Alberta. La perte de vue a été terrible. Entre 200 et 250 personnes ont complètement perdu la vue. Un nombre égal de personnes ont perdu un œil. M. Rod McDonald a aussi perdu un œil.

Vous pouvez tout raconter à Mamie, Alberta, Harold ou toute autre personne qui s’informe à notre sujet. Nous nous portons bien en ce moment et nous n’avons pas de cicatrices. Bid aura peut-être un point sur le nez.

Nous sommes encore tous abasourdis par l’événement et ne pouvons parler de rien d’autre. Vous nous verrez peut-être lorsque la poussière sera retombée, car nous ne pourrons jamais rester à Halifax. Nous n’avons pas encore de plans.

Ethel.

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