Semaine de l'histoire du Canada 2023

Animated publication

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Q U ’ E S T - C E Q U E LA SEMAINE DE L’HISTOIRE?

2022 Anciens thèmes:

Un groupe à la cérémonie d’inauguration d’une plaque dédiée au 2e bataillon de construction à Queen’s Park (Archives de la ville de Toronto, Fonds 2, séries 411, item 86)

La Semaine de l’histoire du Canada offre à tous les Canadiens la chance d’en apprendre plus au sujet des personnes et des événements qui ont façonné le pays tel que nous le connaissons aujourd’hui. En partageant les histoires de réalisations extraordinaires et d’engagements inspirants tout au long de la semaine, cet événement encourage les Canadiens à améliorer leurs connaissances au sujet de l’histoire, de l’éducation civique, et des politiques publiques du Canada. La Semaine de l’histoire du Canada a commencé en 2014 et elle est organisée par le Fonds pour l’histoire du Canada. Depuis 2017, Historica Canada a produit des vidéos et un magazine numérique pour célébrer le thème désigné de la semaine.

L’HISTOIRE DES ARTS, DE LA CULTURE, ET DES CRÉATEURS AU CANADA.

Qu’est-ce que la Semaine de l’histoire?

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2023: l’histoire de la réussite des Noirs au Canada

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2023:

L ’ H I S TO I R E D E L A R É U S S I T E D E S NO I R S AU C A N A DA

2021

Influenceurs culturels

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L’HISTOIRE DES PEUPLES

Cette année, la Semaine de l’histoire du Canada met en lumière l’histoire des réalisations des Noirs au Canada. Les sujets couverts dans ce magazine et dans les vidéos qui l’accompagnent ne font qu’effleurer la surface de l’histoire des Noirs au Canada, mais nous espérons qu’ils pourront être utilisés comme point de départ pour en apprendre davantage sur les impressionnantes réalisations des Noirs canadiens. La semaine a pour objectif d’encourager les Canadiens à réfléchir et à s’intéresser au passé du Canada, afin de mieux comprendre notre histoire diversifiée et le rôle que les Noirs canadiens ont joué dans le façonnement de l’identité de notre pays. Pour explorer davantage…

AUTOCHTONES : DÉCOUVRIR LES DIRIGEANTS, LES EFFORTS DE REVITALISATION DES LANGUES, ET LES CULTURES AUTOCHTONES.

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Pionniers professionnels

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Héros méconnus

Consultez notre Collection , sur l’histoire des Noirs au Canada, qui comprend une chronologie, des articles, des vidéos, et des guides pédagogiques sur l’histoire des Noirs canadiens.

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Agents de changements

Effectuez des recherches sur L’Encyclopédie canadienne par thème, par mot-clé, ou par titre d’article.

2020

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Testez vos connaissances! Répondez au jeu-questionnaire sur l’histoire des Noirs au Canada du Défi de la citoyenneté.

Une histoire sur les Noirs au Canada

EXPLORER L’HISTOIRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DU CLIMAT AU CANADA.

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Prix d’histoire du Gouverneur général

Apprenez-en davantage sur les luttes, la résilience, et les triomphes des Noirs canadiens avec le guide pédagogique de l’histoire des Noirs au Canada du programme du Défi de la citoyenneté, qui offre des plans de cours et des activités de pensée critique pour donner vie au sujet dans votre salle de classe!

2019

TRAVAILLER POUR L’AVENIR : UN SIÈCLE DE CHANGEMENT DES CONDITIONS DE TRAVAIL DES CANADIENS.

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Table des matières B D C Dictionnaire biographique du Canada Dictionary of Canadian Biography www.biographi.ca www.biographi.ca

#S emaine H istoire 2023.

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INFLUENCEURS CULTURELS

Joe Trouillot Joe Trouillot a commencé sa carrière musicale à un très jeune âge, et le public a découvert et a été captivé par sa voix envoûtante et voluptueuse. Il est rapidement devenu l’un des chanteurs les plus populaires de sa génération. En 1957, lui et certains membres de l’orchestre d’Issa El Saieh ont fait une tournée en Europe et c’est en Italie qu’il a composé sa chanson Oro basso , une de ses pièces les plus célèbres. En 1961, sur l’invitation de Carlo D’Orléan Juste, propriétaire du Perchoir d’Haïti, Joe Trouillot s’est installé à Montréal. Le Perchoir d’Haïti était un lieu de rencontre pour la communauté haïtienne qui, fuyant la dictature de François Duvalier, s’est établie à Montréal. Cette boîte de nuit était un important centre culturel où se côtoyaient poètes, intellectuels, écrivains et musiciens d’origines haïtiennes et québécoises. À Montréal, Joe Trouillot a poursuivi avec passion sa carrière de musicien, et c’est à 91 ans que Joe Trouillot est monté sur scène pour la dernière fois, clôturant une carrière de plus de six décennies et de près de 300 compositions en cinq langues. Il est décédé à Montréal à l’âge de 93 ans.

Jennifer Hodge de Silva, photo et droits d’auteur (Ron Watts, TIFF Film Reference Library)

Richard Amos Ball (Carol Ball, Musée Ste. Catharines, T2008.16.9)

Peinture murale de Jackie Shane (Harrison Panabaker/Historica Canada)

Oscar Peterson au piano (Bibliothèque et Archives Canada)

Richard Amos Ball

Jackie Shane

Oscar Peterson

Jennifer Hodge de Silva

Jennifer Hodge de Silva était une cinéaste pionnière des années 1970 et 1980, et la première cinéaste noire à travailler de manière constante avec à la fois l’ Office national du film et la CBC . Ses documentaires, notamment son film le plus acclamé Home Feeling: Struggle for a Community (1983), explorent les conditions sociales complexes au Canada, et ils sont largement présents dans les programmes d’études en cinéma à travers le Canada.

Pour Richard Amos Ball , un ministre de l’Église épiscopale méthodiste britannique, la musique faisait partie intégrante de sa vie familiale et de sa religion. Lui-même, sa femme, leurs enfants et leurs petits-enfants chantaient et jouaient tous d’un instrument, ce qui les a amenés à former un groupe, les Ball Family Jubilee Singers. Richard Amos Ball dirigeait la partie chorale de ce groupe de musique gospel qui est devenu célèbre au Canada et aux États-Unis, où le groupe a fait de nombreuses tournées.

Jackie Shane était une artiste pionnière transgenre et une figure marquante de la scène R&B de Toronto dans les années 1960. Jackie Shane s’est produite à guichets fermés dans les boîtes de nuit de Toronto, comme la Sapphire Tavern, et elle est apparue dans des émissions télévisées musicales locales. Le 23 juin 2023, la Ville de Toronto a marqué le début de la fin de semaine de la fierté en faisant officiellement de cette même journée la journée Jackie Shane.

Oscar Peterson est largement considéré comme l’un des plus grands pianistes de jazz de tous les temps, et il est célèbre pour sa vitesse et sa dextérité remarquables, pour sa technique précise et ornementée, pour son style éblouissant, et pour ses capacités rythmiques exceptionnelles. Professeur de jazz réputé et défenseur de l’égalité raciale, Oscar Peterson a gagné un prix Juno et huit prix Grammy. Il a également joué sur plus de deux cents albums d’autres artistes, notamment ceux de Ella Fitzgerald, de Dizzy Gillespie, de Billie Holiday, et de Louis Armstrong.

Andre Barnwell, d’origine caribéenne, est un virtuose de l’animation. Diplômé du Collège Sheridan, il a plus de 15 ans d’expérience à son actif en tant que concepteur de personnages, maquettiste, et animateur-graphiste. Son parcours s’est étendu à travers le Canada et son travail a laissé une marque indélébile sur les marques mondiales. Andre Barnwell est récipiendaire d’un très convoité Webby Award, et ses animations témoignent de son dévouement et de ses prouesses innovatrices. Il est un artiste qui célèbre non seulement son héritage, mais qui refaçonne l’essence même de l’animation.

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Portrait de Portia White par Yousuf Karsh, janvier 1946 (Yousuf Karsh / bibliothèque et archives Canada / PA-192783)

VERS L’AVENIR L E S NO I R S CANAD I ENS D ’AU J OURD ’ HU I

Théâtre des Noirs canadiens Les compagnies de théâtre des Noirs canadiens existent depuis le début du 19 e siècle à Vancouver et à Halifax, ainsi que dans les petites communautés comme North Buxton et Amherstburg en Ontario. La première troupe de théâtre noire à connaitre un grand succès a été la Negro Theatre Guild de Montréal en 1942, avec sa production de la pièce The Green Pastures de Marc Connelly. À la fin des années 1960 et début des années 1970, plusieurs compagnies de théâtre noires se sont formées. Fondée en 1968, le Black Theatre Workshop (BTW) de Montréal est la plus ancienne compagnie de théâtre noire professionnelle au Canada. La première production de BTW a été la pièce How Now Black Man , par l’auteur montréalais Lorris Elliot.

Lawrence Hill Lawrence Hill , auteur et essayiste, est l’un des contributeurs les plus poignants de la culture noire canadienne. Ce conteur a inspiré et éduqué les masses sur le récit historique noir au Canada en explorant la race, l’identité et l’esclavage dans ses œuvres littéraires, notamment dans son livre à succès international The Book of Negroes (trad. Aminata ).

Portia White

La contralto Portia White était la grande diva du Canada dans les années 1940. Malgré le racisme auquel elle a été confrontée, Portia White a été la première chanteuse canadienne noire de renommée internationale. Née en Nouvelle Écosse, elle était considérée comme l’une des meilleures contraltos classiques du 20 e siècle.

La danseuse à claquettes de Montréal, Ethel Bruneau, porte la coupe pixie alors qu’elle s’exécute en compagnie de son partenaire, Nathan Alonzo, vers 1953 (Ethel Bruneau)

Un nouveau visage Les entrepreneurs canadiens noirs du monde de la mode, comme Paul Cornish et Winston Kong, ne sont peut-être pas des noms connus aujourd’hui, mais ils ont véritablement contribué à briser les barrières de la scène de la mode torontoise des années 1970 et 1980. Plusieurs de ces pionniers de la mode sont arrivés au Canada avec la vague d’immigration des Caraïbes dans les années 1960. Ces designers, leurs modes, et leur esthétique ont permis à des mannequins noirs d’apparaître dans des publications de renom, tout en élargissant le profil de la mode canadienne en y intégrant des personnes d’origine africaine.

Tressé, bouclé, lissé Du lissé bouclé aux afros, en passant par les dreadlocks, ou tresses rastas, la coiffure des Noirs a connu de nombreux rebondissements au fil des décennies. Kemeel Azan était attiré par les cheveux des femmes noires lorsqu’il est arrivé au Canada dans les années 1950, et il a vite constaté que les nombreuses femmes noires des Caraïbes qui travaillaient comme domestiques avaient très peu d’options en matière de soins capillaires. Au fil des ans, Kemeel Azan a ouvert quatre salons Beauty World, mais il les a finalement regroupés à une même adresse à Toronto.

Lawrence Hill (Hungry Eyes Media)

LE SAVIEZ-VOUS?

Depuis l’époque de l’asservissement jusqu’aux années 1950 et 1960, les femmes noires au Canada ont souvent travaillé comme domestiques, l’un des seuls emplois qui leur étaient offerts. De nombreuses femmes caribéennes sont venues au Canada dans le cadre du programme de recrutement de domestiques antillaises . Ces femmes ont fait d’importantes contributions à la société canadienne, et elles ont aidé à bâtir des communautés caribéennes prospères à Toronto et à Montréal.

La chorégraphe et designer de Toronto, Ola Skanks, porte une combinaison-pantalon aux motifs audacieux, dans les années 1970 (Dance Collection Danse/Kennedy)

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Pionniers professionnels

Violet King Violet King est une descendante des premiers colons noirs venus d’Oklahoma dans le cadre d’une campagne visant à inciter les fermiers américains à immigrer au Canada. Violet King a fait éclater plusieurs plafonds de verre et a fait tomber des barrières. Violet King a été la première Noire canadienne à obtenir un diplôme en droit en Alberta, et la première personne noire à être admise au barreau Après avoir travaillé comme avocate durant plusieurs années, elle a occupé un poste au sein du gouvernement canadien, avant de finalement partir pour se joindre au YMCA aux États-Unis. Elle a parlé publiquement du racisme en milieu de travail, et des défis auxquels les femmes sont confrontées au sein de la main d’oeuvre. de l’Alberta, ainsi que la première femme avocate noire au Canada.

Henry Bibb

Rosemary Brown Image prise du vidéo Les femmes en histoire canadienne: Rosemary Brown (Historica Canada)

Henry Bibb (Université de Michigan, bibliotheque historique de Bentley)

C’est à Sandwich, le 1 er janvier 1851, que Henry Bibb a commencé la publication du journal Voice of the Fugitive , le premier journal du Haut-Canada (Ontario) dirigé par un Noir et destiné aux Noirs. Le Voice of the Fugitive s’attaquait au sectarisme racial, et il défendait la cessation immédiate de l’asservissement partout, ainsi que l’intégration complète des chercheurs de libertés dans la société canadienne, par le biais du dévouement à la tempérance, à l’éducation, et à l’agriculture. Le journal s’opposait catégoriquement à la création d’écoles séparées en vertu de la Common Schools Act (1850). Henry Bibb estimait que l’avenir des Noirs au Canada dépendait de leur appartenance à une communauté intégrée.

Rosemary Brown a été la première femme noire du Canada à devenir membre d’une législature provinciale, et elle a également été la première femme à se présenter à la direction d’un parti politique fédéral. Elle s’est impliquée dans la British Columbia Association for the Advancement of Coloured People, dans La voix des femmes, et dans le Vancouver Status of Women Council. La vie de Rosemary Brown a été consacrée à la suppression des barrières traditionnelles contre les femmes et les Noirs au Canada. (Pouvez-vous la trouver dans notre vidéo sur Violet King?)

Image prise de la vidéo sur Thornton et Lucie Blackburn (Historica Canada)

The Blackburns Thornton et Lucie Blackburn étaient des chercheurs de liberté qui ont fui l’asservissement au Kentucky et ont lancé la première compagnie de taxi en Haut Canada. Presque extradés après avoir fui au Canada, l’affaire Blackburn a contribué à créer un précédent juridique qui a popularisé le Haut-Canada en tant que destination du chemin de fer clandestin. Leur héritage de générosité, de résilience et d’innovation a contribué à façonner la ville de Toronto.

Lucille Hunter

ANGELA JAMES

Né à Toronto, en Ontario, Joseph Bonsu est un illustrateur qui insuffle la vie aux histoires par le biais d’effets visuels captivants. Il a tiré son inspiration des bandes dessinées et des émissions animées qu’il lisait ou écoutait lorsqu’il était jeune. Diplômé du Collège Sheridan, il a prêté son talent à la CBC, à la ville de Toronto, et à bien d’autres. Joseph est également le cofondateur de Heroes of the World, une marque inspirée par les bandes dessinées, et il a illustré le livre pour enfants Race with Me , écrit par le célèbre sprinteur olympique canadien Andre DeGrasse, et par Robert Budd.

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Le temple de la renommée du hockey, Toronto (Wwphoto, Dreamstime.com)

Dawson City, Yukon (Amichaelbrown, Dreamstime)

En 1897, lorsque Lucille Hunter avait 19 ans, elle et son époux ont quitté le Michigan pour la ruée vers l’or du Klondike. Durant plus de 40 ans, ils ont revendiqué leurs concessions minières au Yukon. Lorsque son mari est décédé, Lucille a continué à exploiter sa concession minière, et elle a éventuellement ouvert et géré une entreprise de buanderie à Whitehorse, où elle est décédée en 1972. Son courage et sa ténacité ont contribué à renforcer le tissu de la société du Yukon.

Angela James a été une pionnière et une figure marquante du hockey féminin pendant les années 1980 et 1990, et elle a mené le Canada à la victoire de quatre Championnats du monde. Elle a surmonté les insultes racistes et la discrimination sexuelle, et elle est devenue la première vedette du monde du hockey féminin. Lorsqu’Angela James a été intronisée au Temple de la renommée du hockey en 2010, elle est devenue non seulement la deuxième femme noire athlète à y être intronisée, mais également la première athlète ouvertement lesbienne.

William Andrew White

Dominique Gaspard

Mary Ann Shadd

Le révérend William AndrewWhite (Wikimedia Commons)

Dominique Gaspard, 1911 (photographie inconnu)

Mary Ann Shadd Cary (Bibliothèque et Archives Canada / C-029977)

William AndrewWhite , le père de Portia White , demeure l’une des personnalités les plus marquantes de l’histoire des Noirs canadiens des provinces de l’Atlantique. Un aumônier pour le 2 e Bataillon de construction, il a été l’un des rares officiers noirs à servir avec le Corps expéditionnaire canadien pendant la Première Guerre mondiale. William Andrew White était un pasteur très populaire, à la fois pour la Zion United Baptist et pour la Cornwallis Street Baptist Church de Halifax.

Dominique Gaspard était un médecin respecté et un pionnier dans la communauté noire de Montréal. Après avoir servi avec distinction dans un hôpital de campagne pendant la Première Guerre mondiale, il s’est consacré à la médecine à Montréal. Catholique bilingue, Dominique Gaspard a été une personne unique au sein de la communauté noire protestante anglophone de la ville du début du 20 e siècle.

Éducatrice, éditrice et abolitionniste, Mary Ann Shadd a été la première femme noire à publier un journal en Amérique du Nord. Le 24 mars 1853, Mary Ann Shadd a publié la première édition du journal hebdomadaire The Provincial Freeman . Le journal publiait les succès des Noirs qui vivaient au Canada, afin de promouvoir l’immigration en provenance des États-Unis. Pour en apprendre plus sur Mary Ann Shadd, écoutez la baladodiffusion Fort et libre .

VERS L’AVENIR L E S NO I R S CANAD I ENS D ’AU J OURD ’ HU I

L’honorable Marlene Jennings L’honorable Marlene Jennings est une pionnière renommée; en tant que première femme québécoise noire à être élue au Parlement, elle a défendu tous les aspects de la communauté. Sa passion pour l’amélioration des conditions de vie des Québécois et Québécoises s’étend de l’organisme de base aux plus hauts niveaux du gouvernement, et elle a été secrétaire parlementaire de la ministre de la Coopération internationale, du Solliciteur général du Canada, et du premier ministre.

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L’honorable Marlene Jennings (Hungry Eyes Media)

Héros méconnus

Clement Ligoure Le docteur Clement Ligoure a été le premier médecin noir de Halifax ainsi que le héros méconnu de l’explosion de Halifax . Né à Trinidad, le docteur Clement Ligoure a émigré au Canada pour étudier à l’école de médecine de l’Université Queen’s, et il a obtenu son diplôme en 1916. Il a ensuite déménagé à Halifax dans l’espoir de se joindre à l’effort de guerre et il s’est associé au révérend William Andrew White et à d’autres pour créer ce qui est devenu le 2 e Bataillon de construction . À cette époque, il est également devenu l’éditeur du Atlantic Advocate , la première publication d’informations noire de la Nouvelle Écosse. Sa profession principale étant la médecine, il a établi sa clinique privée qui, à la suite de l’explosion de Halifax, s’est remplie de civils blessés. Il a travaillé jour et nuit pour soigner des centaines de patients blessés, et pendant toute la durée des opérations de secours qui se sont déroulées tout au long du mois de décembre, il n’a jamais demandé de frais à un seul patient. En janvier 2023, le conseil régional de Halifax a voté en faveur de l’inscription des vestiges de sa clinique privée pour en faire un site patrimonial.

Les hommes du chemin de fer prise du vidéo (Société Histoire Canada)

Illustration par Brendan Hong (Société Histoire Canada)

Les hommes du chemin de fer

Bon repas, bon emploi

Prenez le train à travers le Canada avec les porteurs de voitures-lits noirs alors qu’ils luttent pour leurs droits. La grande majorité des porteurs de wagons-lits étaient des hommes noirs et ce poste était l’un des seuls qui leur étaient offerts au Canada à la fin du 19 e siècle et début du 20 e siècle. Bien que ce poste était synonyme de respect et de prestige dans les communautés noires, le travail exigeait de longues heures et n’offrait qu’un faible salaire. Les porteurs noirs canadiens pouvaient être renvoyés sur-le-champ et ils étaient souvent soumis à des traitements racistes. Les porteurs noirs canadiens ont formé le premier syndicat noir des chemins de fer en Amérique du Nord et ils sont éventuellement devenus membres de la Fraternité des porteurs de wagons-lits en 1939.

Pendant 25 ans, à partir de 1944, Hattie Melton a servi des repas délicieux dans son petit restaurant d’Edmonton. Elle nourrissait tous les gens qui avaient faim, même s’ils ne pouvaient pas payer. Dans les années 1940, il était à peu près impossible pour les Noirs de se trouver un bon emploi un peu partout au Canada. Hattie Melton a embauché de nombreuses jeunes femmes et de jeunes hommes qui n’arrivaient pas à trouver du travail. Des musiciens de jazz comme Big Miller et la chanteuse Pearl Bailey ont mangé dans son restaurant, qui était un important lieu de rencontre pour la communauté noire de la ville.

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En plus de la vidéo de Joe Trouillot, Andre Barnwell a illustré la vidéo sur Clement Ligoure. Pour plus d’informations à son sujet, voir ci-dessus.

VERS L’AVENIR L E S NO I R S CANAD I ENS D ’AU J OURD ’ HU I

Jeremiah Jones (Wikimedia CC)

Rose Fortune (Les Archives de Nouvelle Écosse, collection d’art documentaire: numéro d’accession: 1979-146/56)

Image prise de la Minute de patrimoine sur Richard Pierpoint (Historica Canada)

Portrait de Joseph Fortes (Bibliotheque publique de Vancouver, numero d’accession: 39420)

Image prise de la Minute de patrimoine sur Maurice Ruddick (Historica Canada)

JEREMIAH JONES

ROSE FORTUNE

RICHARD PIERPOINT

Joseph Seraphim Fortes Joseph Seraphim Fortes était surtout reconnu pour son travail de bénévole en tant que moniteur de natation et sauveteur. On le voyait souvent à la plage de English Bay, où il a enseigné à nager à des milliers d’enfants. Ce n’est que vers 1897 que la ville, en reconnaissance de ses services, l’a inscrit sur sa liste de salaire. À un certain moment, il a également été nommé constable spécial de police. Il aurait apparemment sauvé plus d’une centaine de personnes de la noyade.

Maurice Ruddick

Jeremiah Jones avait 58 ans, 13 ans de plus que l’âge limite, lorsqu’il s’est enrôlé dans le 106 e bataillon en 1916. Avant que le 2 e Bataillon de construction , un bataillon entièrement noir, ne reçoive son autorisation en juillet 1916, environ 16 volontaires noirs ont été acceptés dans le 106 e bataillon. Pour ses actions héroïques durant la bataille de la crête de Vimy, Jeremiah Jones a reçu le Médaillon des Forces canadiennes pour service distingué en 2010, 60 après son décès.

La vie de Rose Fortune , entrepreneure et loyaliste noire, a été reconnue de plusieurs façons. Née durant la guerre de Sécession, Rose Fortune est surtout reconnue pour ses qualités de femme d’affaires à une époque où on n’encourageait ni les femmes ni les Noirs à se lancer en affaires. En 1992, la Association of Black Law Enforcers a créé une bourse d’études pour la formation des policiers au Canada, nommée en l’honneur de Rose Fortune et du policier ontarien, Peter Butler. Un monument pour le présumé site d’enterrement de Rose Fortune a été dévoilé au cimetière Garrison en Nouvelle-Écosse, en 2017, l’année où le gouvernement fédéral lui a conféré le titre de personnage d’importance historique national.

Les Noirs venus dans le Haut-Canada (maintenant l’Ontario) ont laissé peu de traces dans les archives en raison de la persistance de l’asservissement et d’un manque d’action et d’éducation. Pour la plupart des Noirs, les preuves historiques sont fragmentaires, mais à l’occasion, la vie d’un individu est illuminée par un événement extraordinaire. C’est le cas de Richard Pierpoint qui, durant la guerre de Sécession, a saisi l’occasion offerte aux personnes asservies de s’enrôler dans les forces britanniques et d’obtenir leur liberté. Lors de la guerre de 1812, il a demandé la création d’une unité entièrement composée de Noirs canadiens pour combattre aux côtés des Britanniques, et il a luimême combattu au sein du Coloured Corps.

En 1958, lorsqu’un puits de la mine où il travaillait, à Springhill en Nouvelle-Écosse, s’est effondré sur lui et six de ses collègues, Maurice Ruddick a aidé ses compagnons à garder le moral en chantant avec eux et en les guidant dans leurs prières. Maurice Ruddick et les autres «mineurs miraculés » ont attiré brièvement l’attention du public après la catastrophe. Pour lui, le seul Noir du groupe, le racisme a terni cette brève notoriété.

Natasha Henry-Dixon (Hungry Eyes Media)

Natasha Henry-DiXON Connue pour son rôle en tant que présidente de la Black History Society de l’Ontario, et professeure adjointe d’histoire afro-canadienne à l’Université York de Toronto, Natasha Henry-Dixon joue un rôle essentiel dans la promotion de l’histoire des Noirs canadiens, plus particulièrement dans son livre Emancipation Day: Celebrating Freedom in Canada . Par le biais de ses publications, de ses expositions, et de ses ressources éducatives, la carrière de Natasha Henry est consacrée à l’éducation du public au sujet du rôle des Noirs au Canada.

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VERS L’AVENIR L E S NO I R S CANAD I ENS D ’AU J OURD ’ HU I

TED KING

BLK: Une histoire d’origine BLK : Une histoire d’origine est une série documentaire produite par Hungry Eyes Media et par le duo créatif de Jen

Ted King , le frère de Violet King , a été président de la Alberta Association for the Advancement of Coloured People. En 1959, il a intenté une action en justice contre la politique discriminatoire d’un motel de Calgary, et ce, plusieurs décennies avant la mise en place, partout au Canada, des protections octroyées par les dispositions législatives sur les droits de la personne. La procédure n’a pas abouti; toutefois, l’affaire King a révélé l’existence de failles juridiques que les hôteliers exploitaient pour refuser d’héberger des clients noirs.

Holness et Sudz Sutherland. La série va au-delà de l’histoire du chemin de fer clandestin afin d’explorer les histoires inédites des Noirs canadiens des années 1600 jusqu’à présent. La série documentaire, qui est disponible avec les sous-titres français, vise à démontrer que l’histoire des Noirs est l’histoire canadienne.

Ted King, au milieu, avec sa famille. (Les archives de Glenbow/NA-4987-5)

Robert Sutherland

Gloria Baylis

Nataizya Mukwavi (Hungry Eyes Media)

Robert Sutherland a été le premier étudiant noir diplômé de l’université et avocat au Canada. Né en Jamaïque, Robert Sutherland est arrivé à Kingston, dans le Canada-Ouest, en 1849 pour étudier à l’Université Queen’s. Pendant ses études à Queen’s, il a reçu 14 prix universitaires et il s’est distingué par ses qualités de débatteur. Il a été admis au Barreau en 1855, et il a pratiqué le droit au Canada pendant plus de 20 ans.

Gloria Baylis , infirmière diplômée et militante des droits civils, a été le témoin principal dans l’affaire Sa Majesté la reine, plaignante c. Hilton of Canada Ltd, accusé . Le 2 septembre 1964, au lendemain de l’adoption de la Loi sur la discrimination en matière d’emploi au Québec, Gloria Baylis s’est renseignée sur un poste permanent d’infirmière à temps partiel à l’hôtel Le Reine Elizabeth, exploité par Hilton of Canada. On lui a répondu que ce poste avait déjà été rempli. Avec le soutien de la Negro Citizenship Association (NCA), Gloria Baylis a déposé une plainte. Cette affaire est importante parce qu’il s’agit de la première fois, dans l’histoire du Canada, qu’une institution a été reconnue coupable de discrimination raciale en matière d’emploi.

BLK: Une histoire d’origine (Hungry Eyes Media)

Nataizya Mukwavi

Nataizya Mukwavi est la fondatrice et directrice générale de Black Women Connect Vancouver. Son souci de combler les lacunes et de créer des espaces sûrs pour les femmes noires de sa communauté est une source d’inspiration. Nataizya Mukwavi met en œuvre des projets qui améliorent le secteur des services sociaux, défend les intérêts des personnes marginalisées, et se consacre à l’amélioration de la situation des membres de sa communauté.

LE SAVIEZ-VOUS?

Un sondage réalisé en 2022 par Léger pour l’Association d’études canadiennes révèle que la plupart des Canadiens ne savent pas (29 %) ou ne croient pas (32 %) que l’asservissement a été légal au Canada. Quelque 39 % des Canadiens interrogés croient, à juste titre, que l’esclavage était autrefois légal au Canada. Consultez les résultats du sondage ici .

Richard Preston, environs 1850, par Dr J.B. Gilpin (Collection d’histoire, la Musée de Nouvelle-Écosse)

Richard Preston Richard Preston , pasteur baptiste et abolitionniste, a aidé à fonder la African Chapel à Halifax en 1832. En plus de remplir ses fonctions officielles, la chapelle servait d’école et de lieu de rencontre. Cette modeste petite chapelle était un symbole de liberté pour ses fidèles. Tout en agissant comme le principal moteur de sa propre congrégation et tout en contribuant à la fondation d’autres églises baptistes destinées aux Noirs, Richard Preston a également consacré son énergie à l’émancipation, et il a formé la African Abolition Society.

John WarE

Jackie Robinson Le 15 avril 1947, Jackie Robinson a joué son premier match avec les Dodgers de Brooklyn et il est devenu le premier Afro-américain de l’époque moderne à jouer dans les ligues majeures. Cependant, de nombreux passionnés de baseball ne savent peut-être pas qu’un an plus tôt, Jackie Robinson était membre de l’équipe des Royaux de Montréal, qui était une équipe-école pour les Dodgers de Brooklyn.

John Ware est né en 1850, et sa vie au Canada s’étend sur les années dorées de l’élevage du bétail, l’époque des grandes compagnies d’élevage. Les histoires qui ont contribué à faire de cet homme d’action peu loquace, et héros populaire de l’Ouest vantent ses remarquables talents de cavalier, sa force prodigieuse, son humour bon enfant, son amabilité, et son empressement à accepter de prendre sous sa direction les jeunes éleveurs. Ce qui distingue John Ware , c’est que malgré le racisme et la discrimination anti-noirs répandus, il était largement admiré comme étant l’un des meilleurs éleveurs et cowboys de l’Ouest.

Jackie Robinson, prêt a lancer la balle (Wikimedia Commons)

John Ware (Collections, bibliothèques et ressources culturelle collections numériques, L’université de Calgary)

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PRIX D’HISTOIRE DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL

La Société d’histoire nationale du Canada​est heureuse d’annoncer les lauréats des Prix d’histoire du Gouverneur général de 2023 . Ces prix sont remis chaque année pour souligner les réalisations d’individus et d’organisations qui rendent les récits du passé pertinents, utiles et compréhensibles.

U N E E N T R E V U E A V E C A F U A C O O P E R , P H . D .

ENSEIGNEMENT

Remis par la Société d’histoire nationale du Canada

André Boutin-Maloney, Bert Fox Community High School, Fort Qu’Appelle (Saskatchewan) Pascal Bureau, École Selwyn House School, Westmount (Québec) Chantal Clabrough, Westmount High School, Westmount (Québec) Erin Doupe, John F. Ross Collegiate Vocational Institute, Guelph (Ontario) Leone Andrea Izzo, Oscar Peterson Public School, Stouffville (Ontario) Annie Masson, École d’éducation internationale Filteau, Québec (Québec)

A Black People’s History of Canada (BPHC) (Une histoire sur les Noirs du Canada) est un projet qui autonomise les éducateurs, les apprenants, et tous les Canadiens grâce à des recherches révolutionnaires sur l’histoire afro-canadienne, en créant des ressources pour les programmes scolaires des écoles primaires et secondaires. Pour la Semaine de l’histoire du Canada 2023, nous avons discuté avec Afua Cooper, Ph. D., qui est à la tête de ce projet. Afua Cooper se porte à la défense de l’histoire des Noirs, et elle est également considérée comme l’une des voix les plus influentes et pionnières du mouvement canadien de la poésie dub et de la poésie parlée. Elle a enseigné les études culturelles caribéennes, l’histoire, les études sur la condition féminine, et les études sur les Noirs à l’Université Métropolitaine de Toronto, à l’Université York, et actuellement à l’Université Dalhousie, où elle est professeure titulaire de la Faculté des arts et des sciences sociales. Afua Cooper décrit le projet comme quelque chose qui se fait attendre depuis longtemps. Son efficacité est due à une équipe soigneusement constituée de chercheurs, de chercheurs adjoints, de personnel administratif, et de collaborateurs qui mènent et soutiennent les recherches sur des thèmes de l’histoire des Noirs tels que l’esthétique, les entreprises, la religion, les sports, et l’éducation, et ce dans chaque province et territoire au Canada. « J’ai été étonnée de voir le niveau d’effacement des Noirs et de leurs vastes contributions dans l’histoire officielle », dit-elle. Lorsqu’on lui demande pourquoi les Canadiens ont souvent une compréhension erronée de l’histoire des Noirs, Afua Cooper répond que l’histoire des Noirs n’est pas « tressée à travers le curriculum. » Par conséquent, peu de gens savent que l’histoire des Noirs au Canada remonte à il y a plus de 400 ans, et qu’elle s’étend dans l’ensemble du pays. L’une des propres inspirations de Afua Cooper est le couple Henry et Mary Bibb, les fondateurs de la presse noire au Canada. L’objectif de ce projet est de mener des recherches sur l’histoire des Noirs canadiens à travers le temps et l’espace, et de rédiger du matériel pédagogique gratuit pour les niveaux d’écoles primaires et secondaires, matériel qui serait également offert au public. La BPHC estime que l’éducation est la clé pour aller de l’avant: « Les connaissances au sujet de l’histoire de Noirs et le déploiement de telles connaissances ont le potentiel de réhumaniser et de rendre sa dignité à l’identité collective des Noirs. » Il est important d’apprendre l’histoire des Noirs du point de vue des Noirs canadiens parce que les recherches ont démontré que les élèves qui apprennent leur histoire, leur héritage, et leur culture de ce point de vue ont plus confiance en eux. Afua Cooper croit que l’une des réalisations dans l’histoire sur les Noirs que les gens seraient surpris d’apprendre est la fulgurante trajectoire pionnière du succès de la chanteuse d’opéra Portia White, qui est devenue célèbre dans les années 1940. Consultez les ressources d’apprentissage de la BPHC sur Portia White pour en apprendre davantage sur sa vie. Afua Cooper a également mené des recherches sur le docteur Clement Ligoure pour son livre sur l’explosion de Halifax, qui vient tout juste d’être publié. Le travail de la BPHC a fait en sorte de rendre les recherches sur lui encore plus solides. Lorsqu’on lui demande la manière dont les éducateurs pourraient inclure l’histoire des Noirs canadiens dans leurs cours quotidiens, Afua Cooper répond qu’on peut enseigner l’histoire des Noirs partout; en mathématiques, en sciences, en histoire, en culture, et plus encore. « Il existe de multiples possibilités pour les enseignants de présenter l’histoire des Noirs tout au long de l’année scolaire, et pas seulement durant le Mois de l’histoire des Noirs. » Afua Cooper conclut que « le savoir est un pouvoir, et il peut être mis au service de l’humanité », et les connaissances au sujet de l’histoire des Noirs ont le potentiel de « réhumaniser l’identité collective des Noirs. »

Remis par la Société d’histoire nationale du Canada PROGRAMMES COMMUNAUTAIRES

Craft at Risk Heritage NL St. John’s (Terre-Neuve-et-Labrador)

Mettre en lumière l’histoire des femmes Comité Mémoire des femmes de la Fédération Histoire Québec Montréal (Québec)

MÉDIAS POPULAIRES

Remis par la Société d’histoire nationale du Canada

Adam Bunch, Toronto (Ontario)

RECHERCHE SAVANTE

Remis par la Société historique du Canada

Serpent River Resurgence: Confronting UraniumMining at Elliot Lake Lianne C. Leddy, Waterloo (Ontario)

MUSÉES

Remis par l’Association des musées canadiens, généreusement appuyée par Ecclesiastical Insurance Ltd.

Gathering: Indigenous Beadwork, Embroidery, and Quillwork Manitoba Crafts Museum and Library and Ross House Museum Winnipeg, Manitoba

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