Une histoire du multiculturalisme au Canada
Internement au Canada Durant la Première Guerre mondiale, le Canada a envoyé plusieurs personnes d’ascendance allemande, austro-hongroise, ukrainienne, turque et bulgare dans des camps de travail forcé. 80 000 autres, majoritairement des Canadiens d’origine ukrainienne, n’ont pas été internés, mais ont dû s’inscrire comme « ennemis étrangers » et devaient régulièrement se rapporter à la police. Durant la Deuxième Guerre mondiale, le Canada a une fois de plus extirpé de force des milliers de gens pour les envoyer dans des camps d’internement. Les Canadiens d’origine allemande, italienne, et tous ceux qui étaient perçus comme ayant des « tendances fascistes » étaient internés. Plus de 3000 Allemands et Autrichiens juifs qui étaient venus au Canada en tant que réfugiés ont aussi été internés durant la guerre. Après l’attaque-surprise de Pearl Harbor par les forces japonaises en décembre 1941, plusieurs Canadiens craignaient une attaque sur la côte ouest. Conséquemment, le racisme anti-japonais a pris une ampleur gargantuesque, et plus de 22 000 Canadiens d’origine japonaise ont été déclarés « ennemis étrangers » et ont dû quitter leurs maisons pour aller dans des camps d’internement. Alors que ces Canadiens d’origine japonaise étaient dans les camps, toutes leurs possessions, dont des bateaux de pêche, des terres, des maisons et des entreprises ont été vendues aux enchères à des Canadiens blancs à des prix ridicules. En 1944, le gouvernement a ordonné aux Canadiens d’origine japonaise de s’établir à l’est des Rocheuses ou d’être déportés au Japon. La liberté de milliers de Canadiens était restreinte, et leur dignité bafouée.
ACTIVITÉ : L’ÉMEUTE DE CHRISTIE PITS En 1933, l’une des pires instances de violence ethnoculturelle dans l’histoire canadienne moderne a eu lieu à Toronto. L’émeute de Christie Pits a eu lieu après une partie de baseball entre une équipe composée majoritairement de Canadiens juifs et italiens, et une équipe anglo-canadienne. Au cours des deux parties, un groupe de partisans nazis avaient affiché une croix gammée et s’était écrié « Heil Hitler », incitant plus de 10 000 personnes des deux camps à descendre dans la rue pour se battre. L’émeute a donné lieu à l’une des premières politiques interdisant les propos haineux au pays. Malheureusement, les propos et politiques haineux ont continué. En 1939, un navire nommé MS St. Louis, transportant plus de 900 réfugiés dont la grande majorité étaient juifs, s’est vu refuser l’entrée au Canada. Plusieurs des passagers ont plus tard été envoyés dans des camps de concentration, et 254 d’entre eux sont morts durant l’Holocauste. En Ontario, quelques années après ces événements, les politiques interdisant les propos haineux allaient être renforcées par la Loi sur la discrimination raciale de 1944, alors que les horreurs de la Deuxième Guerre mondiale avaient peut-être entraîné un changement dans les attitudes. 1. Avec la classe, partagez ce que vous croyez savoir à propos de la réception et de la perception du Canada des personnes juives avant la Deuxième Guerre mondiale. 2. Regardez la vidéo L’émeute de Christie Pits . Prenez en note les informations culturelles et historiques importantes. Qui était impliqué? L’émeute a-t-elle été causée par des facteurs internes ou externes? Que vous dit la réponse à l’émeute au sujet de l’attitude du Canada envers le multiculturalisme (et l’antisémitisme) à l’époque? 3. Comparez les informations trouvées dans la vidéo avec les idées que vous aviez avant de la regarder. Ayez une discussion de classe. Aviez-vous entendu parler de cette émeute auparavant? Avez-vous été surpris? Pourquoi? Comment cela change-t-il votre compréhension de la position et de la mentalité du Canada dans la période précédant la Deuxième Guerre mondiale ? Pourquoi est-ce important pour les Canadiens de connaître cet aspect de notre histoire? Pouvez-vous penser à des événements similaires récents?
L’expulsion des canadiens-japonais d’Atlin, 1902 (Bibliothèque publique de Vancouver/30671).
Deux filles japonaise-canadiennes en costume traditionnel participant au Bon Festival à Sandon Camp, 1942 (Bibliothèque de l’Université de la Colombie-Britannique/Livres rares et Collections spéciales/Collection de recherche japonaise-canadienne/JCPC_10_015).
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