L’archéologie au Canada

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Section 4 : Archéologie et histoires orales ien que l’archéologie traditionnelle s’appuie principalement sur des vestiges physiques, elle est influencée par d’autres facteurs comme les textes écrits, les connaissances autochtones, les histoires orales et les légendes.

Depuis des milliers d’années, les traditions orales constituent une méthode essentielle pour transmettre des récits, des connaissances, des histoires, des leçons et des enseignements spirituels, des chants, des poèmes, des prières et des modes de survie. Chez les peuples autochtones au Canada, les traditions orales sont un moyen de recueillir, de préserver et de partager les récits, les mythes, le savoir traditionnel et l’histoire. Pendant des siècles, les croyances occidentales préconçues selon lesquelles les écrits sont plus dignes de confiance que les histoires orales ont menacé et endommagé les méthodes traditionnelles de transmission des connaissances. De nos jours, les communautés autochtones continuent de se réapproprier les histoires et les traditions orales qui ont été supprimées ou menacées par la colonisation. D’autres communautés ont également adopté les traditions orales pour sauvegarder et transmettre des chroniques et des généalogies, ainsi que pour communiquer des idées sous forme musicale. Les histoires orales peuvent être un outil important pour les archéologues. Qu’elles demeurent dans la tradition orale ou qu’elles soient éventuellement écrites, elles offrent des informations essentielles sur notre passé et elles servent de guide aux découvertes physiques.

L’expédition Franklin Première partie : les témoignages oraux

En 1845, le gouvernement britannique a chargé sir John Franklin de poursuivre ses recherches pour trouver le passage du Nord-Ouest dans l’Arctique. Deux navires, le HMS Erebus et le HMS Terror , sont partis en expédition. Les navires et les hommes à bord sont disparus sans qu’on entende plus parler d’eux. Les recherches pour retrouver l’expédition Franklin ont commencé en 1848, mais les deux navires n’ont été retrouvés qu’en 2014 et 2016, respectivement, après que des scientifiques aient finalement écouté les témoignages oraux inuits qui avaient été préservés depuis l’événement fatidique.

L’expédition Franklin traverse le lac Prosperous, T.N.-O., accompagné par un groupe autochtone local (Robert Hood, 1820/ Bibliothèque et Archives Canada/2836428).

1. Avec la classe, discutez des raisons pour lesquelles les traditions historiques occidentales ont souvent négligé les récits oraux. Qui pourrait en bénéficier et qui n’en bénéficierait pas?

2. Enquêtez seul sur l’histoire de l’expédition Franklin. Lisez et écoutez les témoignages oraux dans l’article Exploration de l’Arctique à travers l’histoire orale de L’Encyclopédie canadienne . Vous pouvez également trouver plus d’informations sur l’expédition en lisant les articles Recherche de l’expédition Franklin et Sir John Franklin. 3. Rédigez une réflexion sur le rôle que le savoir et l’histoire orale inuits ont joué dans la découverte des deux navires. Que vous apprennent les différentes manières dont les sources primaires ont été utilisées dans le cadre de la recherche de Franklin sur la valeur accordée à différentes sources de preuves par différents groupes? Pensez-vous que cela a des impacts sur les parties de l’histoire dont on se souvient ou qui sont considérées comme étant importantes?

4. En petits groupes, discutez de ce que vous avez appris sur la relation entre les histoires orales et l’archéologie. Quel est le lien entre l’archéologie et les traditions orales? Comment la découverte de preuves matérielles affecte-t-elle la légitimation des traditions orales dans les pratiques historiques occidentales?

Les tombes de l’expédition Franklin, Île Beechey, Nunavut, Canada (Dreamstime.com/Karen Foley/ID 255549070).

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